Isoler un plancher : notre guide pas à pas

Comme le révélait l’Ademe¹, les planchers bas sont responsables de 7 à 10 % de la déperdition de chaleur d’une maison (pour les habitations construites avant 1975). Les planchers sont donc bien des éléments du logement où la perte d’énergie n’est pas anecdotique. En rénovant son plancher, vous allez augmenter votre performance énergétique (et phonique) tout en gagnant en confort de vie, et réduire vos factures d’énergie ne l’oublions pas. Explications.
Quelles sont les techniques pour isoler un plancher ?
Le plancher est la partie du logement qui sépare une pièce de vie d’autres espaces non occupés en dessous (cave, garage, vide sanitaire, etc.). Pour refaire l’isolation d’un plancher bas, vous disposez de deux techniques, l’isolation par le dessous ou l’isolation par le dessus. On regarde en détail ce que cela implique pour votre logement.
L’isolation du plancher par le dessous
L’isolation par le dessous est le meilleur moyen de bien isoler son plancher. Le concept est simple, on pose l’isolant sous le plancher en passant par le sous-sol, la cave, le vide sanitaire, un garage, etc. L’intérêt de cette méthode est de ne pas modifier la nature du sol tout en augmentant ses performances. En revanche, l’isolation par le dessous implique d’avoir accès au sol sous le plancher. Ce qui n’est pas le cas de tous les logements, qu’on habite dans une maison de plain-pied sans cave ou dans un appartement en copropriété.
L’isolation du plancher par le dessus
L’isolation consiste cette fois à poser l’isolant sur le plancher puis à couler une chape avant de positionner le revêtement (carrelage ou parquet par exemple). Pour les habitants, cette solution est beaucoup plus contraignante, car elle nécessite de faire entièrement le vide dans la pièce le temps que les travaux s’y déroulent. Autre aspect auquel on ne pense pas forcément, cela réduit un peu la hauteur de la pièce (notamment quand l’isolant est épais).
L’isolation entre les éléments du plancher
Beaucoup moins fréquente, l’isolation entre les éléments du plancher correspond à des configurations de plancher bien spécifiques. L’idée ici est de combler par un isolant les espaces entre les solives (la pièce de charpente horizontale). Cela peut se faire si le plancher est en bois. Il faut néanmoins que les interstices entre les pièces de charpente soient parfaitement comblés pour que l’isolation soit pleinement efficace et qu’il n’y ait pas de pont thermique.
Quels sont les matériaux pour isoler un plancher ?
En matière d’isolation, nul besoin de vous dire que tous les matériaux ne se valent pas. Les performances varient et tous les matériaux ne sont pas adaptés pour n’importe quel type d’isolation. Il est important au moment de sélectionner vos matériaux de bien vérifier que celui-ci correspond aux besoins de votre logement et à votre budget. N’hésitez pas à demander l’aide de professionnels pour ce type de rénovation.
Tour d’horizon des matériaux utilisés pour isoler un plancher
Type d’isolant | Avantage | Inconvénient |
Synthétique : Polyuréthane (PUR) ou Polystyrène extrudé (XPS) | Matériaux bon marché et légers, ils résistent bien à l’humidité et à la compression
Disponibles en vrac ou sous forme de panneaux |
Sensibilité aux rongeurs, Matériaux très peu écologiques
Dégagent des vapeurs lors d’incendie Peu performant sur le plan acoustique |
Minéral : laine de verre, laine de roche | Pratique, excellent rapport qualité/prix
Bonne performance thermique et phonique Bonne résistance au feu |
Sensible à l’humidité |
Naturel : liège expansé, ouate de cellulose, laine de chanvre | Matériaux écologiques Bonne isolation thermique et phonique Excellente durée de vie Régulation de l’humidité |
Plus adapté à une pose par un professionnel
Un coût plus élevé |
À noter aussi que l’épaisseur de ces isolants fluctue. Voici quelques épaisseurs moyennes indicatives :
- Polyuréthane : 6 à 8 cm ;
- Laine minérale : 10 à 12 cm ;
- Matériaux biosourcés : 12 à 15 cm.
Les matériaux les plus naturels nécessitent une épaisseur certaine, ce qui peut avoir une incidence sur la dimension de la pièce.
Comment isoler un plancher bas ?
Voici de manière schématique les grandes étapes à respecter pour isoler un plancher bas dans votre logement. Le point de départ est bien sûr le diagnostic énergétique ou l’audit énergétique qui va révéler la faiblesse de votre plancher. C’est en se basant sur ce document que vous pourrez mener à bien une vraie stratégie de rénovation énergétique. Car si vous changez de plancher, il y a fort à parier que d’autres parties de votre habitation ont tout autant besoin de rénovation.
- Repérage et évaluation avant le chantier. L’idée ici est d’évaluer la nature du plancher sur lequel vous allez (ou les artisans) intervenir. Il peut s’agir de bois, de béton, voire de poutrelles hourdis. Il faut ensuite déterminer les zones à isoler et vérifier la présence de potentiels ponts thermiques. L’autre point à noter et le type de technique que vous allez employer. Est-ce qu’il est possible dans le cas présent de faire une isolation par le dessous ? Ou faudra-t-il passer par le dessus ?
- Le choix de l’isolant. La nature de l’isolant va dépendre de la structure du plancher sur lequel vous intervenez, du niveau d’humidité, de la présence ou non d’une pièce non chauffée en dessous (garage, cave…). Le choix se fait aussi en fonction de la résistance thermique (R) visée et… de votre budget, même si des aides financières existent. D’ailleurs, pour être éligible aux aides financières, il faut a minima viser un objectif thermique R ≥ 3 m²·K/W. Pour vous orienter parmi toutes les gammes d’isolant, rien de mieux que de demander conseil à des professionnels de la rénovation.
- La préparation de la pièce et de la surface à isoler. Avant de lancer le chantier, il faut retirer toutes ses affaires de la pièce, nettoyer le plafond si vous isolez par le dessous (enlever la poussière, les toiles d’araignées, les moisissures…). Et si vous isolez par le dessus, il faut sortir toutes les affaires de la pièce, retirer le revêtement et la chape précédente pour accéder à la dalle. Cela permet de détecter les éventuelles imperfections du plancher, humidité, fissures, de voir l’état des gaines électriques et des canalisations qui peuvent apparaître par endroit. L’humidité doit être traitée avant la pose de l’isolant, sinon cela aura un impact négatif sur la qualité de l’isolation générale.
- La pose de l’isolant. L’isolant à déposer peut se présenter sous forme de panneaux rigides (XPS, PUR, fibre de bois…) ou sous forme souple (par exemple la laine de verre en rouleau). L’isolant doit ensuite être découpé et fixé sur le plancher, les techniques varient selon le matériau. Fixation avec chevilles pour les panneaux, fixation des panneaux qui sont en mousse polyuréthane avec du ruban adhésif aluminium, maintien par un filet grillagé, etc. Les techniques sont diverses. Renseignez-vous bien en amont sur les implications de la pose de tel ou tel isolant.
- Les traitements spécifiques. Le point le plus important à surveiller dans le cas d’une rénovation de plancher bas est la jonction entre le mur et le plancher. Il faut veiller à ce que l’isolation soit continue pour éviter les ponts thermiques. Calfeutrer avec une mousse expansive est une solution courante. Idem pour ce qui est du passage de gaines ou de tuyauterie dans l’isolant et autour, il faut veiller à bien reboucher avec du mastic ou de la mousse isolante.
- La pose d’une chape flottante (en cas d’isolation par le dessus). Une fois l’isolant en place, les jonctions avec les murs traitées tout comme les potentiels ponts thermiques traités. Il est recommandé de positionner un pare-vapeur pour éviter que l’humidité ne remonte, puis couler une chape en béton ou en mortier.
- La pose du revêtement et les finitions. La dernière étape, notamment pour l’isolation par le dessus, consiste à positionner le revêtement sélectionné, parquet flottant ou carrelage. Si l’isolation a été faite par le dessous, spécialement dans un garage, une cave, pour des raisons esthétiques, vous pouvez aussi envisager la pose de plaque de plâtre de manière à cacher l’isolant. C’est aussi recommandé en matière de protection contre les incendies.
Pourquoi isoler son plancher ?
Si le plancher n’est pas le pôle de déperdition énergétique le plus important, un plancher mal isolé demeure une source d’inconfort majeure. Sensation de froid permanente, grosse déperdition d’énergie qui augmente la facture, les problématiques peuvent être nombreuses. Voici donc les principales raisons d’isoler dès maintenant votre plancher :
- Moins de déperdition de chaleur. Un plancher rénové retient bien la chaleur contrairement à des vieux planchers.
- Plus d’économie d’énergie. L’augmentation de la performance de votre plancher se traduit par une moindre consommation d’énergie et ainsi une baisse de vos factures.
- Plus de confort acoustique. Avec un nouveau plancher, vous réduisez les bruits d’impact sur le sol.
- Plus de valorisation sur le marché immobilier. Proposer à la vente ou à la location un bien avec un bon DPE et un plancher rénové accroit la valeur du logement.
Quelles aides financières pour isoler votre plancher ?
Isoler le plancher de votre maison ou de votre appartement peut vite revenir assez cher. Le prix au mètre carré hors pose, si on prend en compte seulement les fournitures, va de 5 €/m2 pour les matériaux les moins coûteux (ex. laine de roche) à plus de 20 €/m2 pour de la laine de lin ou de chanvre. En intégrant le coût de la pose, on se situe en moyenne entre 30 et 50€/m2. Raison de plus pour solliciter les aides financières à la rénovation.
- MaPrimeRénov’. Incontournable, le dispositif MaPrimeRénov’ ne prend pas en charge que l’isolation de votre plancher. Il faut que la rénovation du plancher fasse partie d’une démarche plus large permettant de faire gagner au moins 2 lettres au DPE. Le soutien financier varie ensuite selon les ressources de votre ménage. Dans tous les cas, avant de vous lancer, on vous recommande de faire un audit qui permettra d’identifier l’ensemble des travaux à effectuer chez vous.
- Les Certificats d’Économie d’Énergie. Les CEE peuvent participer au financement de la rénovation de votre plancher. Le montant alloué par les CEE fluctue ici aussi selon les ressources de votre ménage. Dans tous les cas, il est indispensable comme pour MaPrimeRénov’ que les travaux soient effectués par un professionnel RGE.
- La TVA réduite. Un taux de TVA réduit à 5,5 % au lieu de 20 % peut-être appliquer sur les prestations allant de la pose à l’achat de fourniture dans le cadre de l’isolation de votre plancher. Ici, vous n’avez rien à faire. C’est le prestataire réalisant la rénovation qui applique directement la TVA réduite sur la facture.
- L’éco prêt à taux zéro. Il s’agit d’un prêt au taux d’intérêt de 0 % permettant de financer des travaux d’isolation des planchers bas. Le montant limite est de 15 000 euros pour l’isolation du sol, mais en associant d’autres travaux de rénovation, vous pouvez emprunter à 0 % jusqu’à 50 000 euros.